Un collectif féministe français a dénoncé mercredi le soutien du président Emmanuel Macron à l’acteur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et très critiqué après la diffusion d’images où il multiplie les propos misogynes et insultants envers des femmes.
«De Gérard Depardieu, vous avez dit: “Il rend fière la France”. Cinq mots qui nous engagent tous contre notre gré et signent une impunité française, celle d’une idole, d’un monstre sacré auquel on pardonne tout», écrivent les signataires de cette lettre ouverte, initiée par le collectif #MeTooMedia et publiée par le quotidien Le Monde.
Dans un entretien télévisé le 20 décembre, Emmanuel Macron a dénoncé une «chasse à l’homme» contre Gérard Depardieu. «Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier. (…) Il rend fière la France», avait-il déclaré.
L’icône du cinéma français est dans la tourmente depuis la diffusion début décembre d’un reportage de «Complément d’Enquête» sur la chaîne publique France 2, dans lequel on le voit multiplier les insultes misogynes.
Le reportage revenait aussi sur sa mise en examen pour viols en 2020, à la suite d’une plainte d’une comédienne d’une vingtaine d’années, Charlotte Arnould. L’acteur, visé par deux autres plaintes pour agression sexuelle et viol, réfute ces accusations.
Quelques voix dans le cinéma français ont depuis dénoncé son comportement envers les femmes, notamment sur les plateaux, et le silence qui l’a entouré.
«Il ne s’en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes… La vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce», se souvient Sophie Marceau qui a partagé l’affiche avec lui dans «Police» (1985), dans un entretien à paraître jeudi dans Paris Match.
«N’est-ce pas étonnant qu’il faille attendre cinquante ans pour signifier à un acteur que son comportement avec les assistantes, les habilleuses, ses partenaires n’est pas acceptable, même sous prétexte de gauloiseries?», interroge de son côté l’actrice Isabelle Carré dans un texte publié mercredi par le magazine hebdomadaire Elle.
Un camp pro-Depardieu s’est également mobilisé, jusqu’à la parution mardi d’une tribune de soutien dénonçant un «lynchage», signée par une soixantaine de personnalités de la culture et publiée dans le Figaro.