Critique de «La couleur pourpre»: une comédie musicale enlevante

Oubliez l’adaptation cinématographique du roman de Steven Spielberg, car voici l’adaptation de la comédie musicale présentée à Broadway.

Au départ, La couleur pourpre est un roman épistolaire d’Alice Walker paru en 1982. L’ouvrage, dont l’auteur a été le lauréat du prix Pulitzer de la fiction, est porté au grand écran par Steven Spielberg dès 1985. Si le long métrage est nommé dans 11 catégories aux Oscars, il est boudé par les membres de l’Académie et repart bredouille au milieu de l’incompréhension générale.

Puis, en 2005, La couleur pourpre devient une comédie musicale présentée à Broadway et dans l’ensemble des États-Unis et dans laquelle Fantasia Barrino tient le rôle de Celie. C’est cette œuvre qui est aujourd’hui portée à l’écran, Steven Spielberg, Quincy Jones et Oprah Winfrey coproduisant ce nouveau long métrage.

Comme dans l’original, on y suit Celie (Fantasia Barrino), mariée de force à Albert Johnson (Colman Domingo), séparée de sa sœur Nettie (Halle Bailey, la nouvelle petite sirène de Disney). Elle deviendra amie avec Shrug Avery (Taraji P. Henson, impressionnante), une célèbre chanteuse et maîtresse de son mari, ainsi qu’avec Sofia (Danielle Brooks, vue dans Orange is the New Black), mariée à Harpo (Corey Hawkins), l’un des fils de Johnson.

Le scénario du dramaturge Marcus Gardley s’écarte parfois du roman et de la production de Broadway, mais les pièces musicales principales de la comédie musicale sont reprises et réarrangées avec brio et de manière plus appuyée – notamment l’excellente Hell No!, qui acquiert une modernité inattendue.

La réalisation de Blitz Bazawule, connu notamment pour sa collaboration avec Beyoncé pour son Black is King, est à la hauteur de l’histoire poignante et inspirante, le cinéaste et son directeur de la photographie, Dan Laustsen (les deuxième, troisième et quatrième John Wick) insufflant aux superbes images une luminosité et une énergie exceptionnelles.

Et il ne reste plus qu’à espérer que la relecture passionnée de cette œuvre marquante ne fasse pas, une fois de plus, chou blanc aux Oscars.

La couleur pourpre prend l’affiche dès le 25 décembre dans les cinémas.

Note: 3,5 sur 5