Pour l’actrice française Sophie Marceau, Gérard Depardieu est un «prédateur» qui s’attaquait «aux petites assistantes» lors des tournages

Pour l’actrice française Sophie Marceau, Gérard Depardieu est un «prédateur» qui s’attaquait «aux petites assistantes» lors des tournages

L’actrice Sophie Marceau, qui avait déjà qualifié Gérard Depardieu de «prédateur», enfonce le clou, estimant que le monstre sacré du cinéma français avait toujours manié «la vulgarité et la provocation» et s’en prenait parfois «aux petites assistantes» lors de tournages. 

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«Il ne s’en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes», a assené la très populaire comédienne, qui fait partie des quelques françaises ayant joué dans l’univers des James Bond, dans un entretien publié jeudi dans le magazine Paris Match.

«La vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce», se souvient Sophie Marceau qui a partagé dans sa jeunesse l’affiche avec l’acteur dans le film Police (1985). La comédienne avait 19 ans lors de ce tournage et elle n’a jamais plus travaillé avec Depardieu.

Maintenant âgée de 57 ans, elle a rappelé qu’elle avait publiquement dénoncé son comportement à l’époque, mais qu’en retour, « beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite peste ». Selon elle, face à l’attitude de Gérard Depardieu, « tout le monde riait avec lui, tout le monde l’aimait pour ça, tout le monde l’applaudissait pour ce qu’il était ». 

Sophie Marceau avait qualifié Gérard Depardieu de «prédateur» en 2015, des propos peu repris à l’époque.

«N’est-ce pas étonnant qu’il faille attendre cinquante ans pour signifier à un acteur que son comportement avec les assistantes, les habilleuses, ses partenaires n’est pas acceptable, même sous prétexte de gauloiseries?», s’est interrogée pour sa part mercredi l’actrice française Isabelle Carré dans le magazine Elle.

Gérard Depardieu est dans la tourmente depuis la diffusion début décembre d’un reportage de Complément d’Enquête sur la chaîne publique France 2, dans lequel on le voit multiplier les insultes misogynes, ses propos à caractère sexuel n’épargnant pas une fillette.

Le reportage revenait aussi sur sa mise en examen pour viols en 2020, à la suite d’une plainte d’une comédienne d’une vingtaine d’années, Charlotte Arnould. Il réfute ces accusations.

Depardieu, 75 ans, est également visé par une plainte pour agression sexuelle déposée par la comédienne française Hélène Darras pour des faits a priori prescrits, ainsi qu’une autre en Espagne par une journaliste, Ruth Baza, l’accusant d’un viol en 1995.

Dans un entretien télévision le 20 décembre, le président français Emmanuel Macron a dénoncé une «chasse à l’homme» contre Gérard Depardieu. «Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier. (…) Il rend fière la France», avait-il déclaré, essuyant depuis lors les critiques d’associations féministes.

Un camp pro-Depardieu a également fait paraître mardi une tribune de soutien dénonçant un «lynchage», signée par une soixantaine de personnalités de la culture, dont le réalisateur Bertrand Blier, les actrices Carole Bouquet, Nathalie Baye et Charlotte Rampling, les acteurs Jacques Weber, Pierre Richard et Gérard Darmon, les personnalités de la musique Roberto Alagna, Carla Bruni ou Jacques Dutronc.