Cette nouvelle adaptation cinématographique de La couleur pourpre» n’est pas qu’une nouvelle version. Pour Oprah Winfrey, Halle Bailey, Taraji P. Henson, Fantasia Barrino, Danielle Brooks et tous les artisans du film, le tournage a été un processus de guérison.
PHOTO FOURNIE PAR WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC.
Dans le long métrage de 1985 réalisé par Steven Spielberg, Oprah Winfrey tenait le rôle de Sophia, belle-fille de Celie (incarnée à l’époque par Whoopi Goldberg), jeune femme qui passe d’un père violeur à un mari tout aussi violent et dont la vie fictive constitue le sujet de La couleur pourpre. Aujourd’hui, elle est productrice, aux côtés de Steven Spielberg, Chris Sanders et Quincy Jones, de ce nouveau La couleur pourpre, mélange adroit du roman d’Alice Walker et de la comédie musicale présentée à Broadway de 2005 à 2008, puis en 2015.
«On utilise très souvent l’expression “boucler la boucle”, et pour moi, c’est tout à fait le cas. Ce matin, j’ai envoyé à Steven une photo de la première d’hier soir en lui écrivant: “Je suis en admiration devant ce que Dieu a fait”. De me souvenir de ce moment, à Baltimore, où j’ai lu le livre pour la première fois, ce moment où rien ne m’autorisait à penser que je pourrais, un jour, avoir un lien avec Steven Spielberg et de me retrouver, 40 ans après la sortie de son film sur le tapis mauve hier soir… Je ne peux qu’admirer ce que Dieu a fait», a dit Oprah Winfrey le 7 décembre dernier, lors d’une conférence de presse au lendemain de la première du long métrage à Los Angeles.
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Au-delà de Broadway
Pour le réalisateur Blitz Bazawule, le retour au roman d’Alice Walker était indispensable. «C’est le Graal, je suis retourné au livre que je n’avais pas lu depuis longtemps. Cette jeune fille de 14 ans nous ramène à cet espace dans lequel elle rêve et parvient à s’extraire de sa situation. Nous qui sommes ici, nous venons tous de milieux très modestes et nous avons dû aussi rêver pour nous retrouver ici», a-t-il souligné.
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«Je cherche toujours le côté spirituel des choses physiques parce que je crois que nous sommes d’abord et avant tout des êtres spirituels vivant une expérience humaine, a ajouté Oprah Winfrey. L’aspect spirituel de l’histoire de Blitz est ce qui a donné corps à ce projet. De savoir qu’il a été un petit garçon au Ghana qui dessinait sans imaginer un seul instant que tout cela le mènerait ici est la preuve que rien de ce que l’on fait n’est gâché.»
Fantasia Barrino a repris, pour le grand écran, le rôle de Celie qu’elle incarnait dans la comédie musicale.
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«Quand Blitz m’a dit qu’il donnait à Celie un imaginaire, c’est quelque chose qu’on n’a pas à Broadway. Broadway est rapide, une fois que le spectacle commence, ça n’arrête pas et on ne dispose pas de temps. Alors que sur un plateau, Blitz nous a donné le temps et j’ai eu une expérience totalement nouvelle avec Celie.»
L’actrice a eu, comme presque tous les membres de l’équipe, à surmonter des traumatismes anciens, ce que La couleur pourpre l’a aidée à faire.
Colman Domingo qui tient le rôle de Mister, le mari abuseur de Celie, a expliqué que «le tournage n’avait pas été facile du tout. Cette œuvre nous touche tous, nous avons eu à régler beaucoup de traumatismes et nous y avons tous mis quelque chose de nous-même. Nous avons tous plongé dans cette obscurité.»
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«Le rêve et le cheminement sont plus grands que nous. Voici ce que nous avons fait en 2023, mais qui sait ce qui sera fait en 2053», a conclu Oprah Winfrey.
La couleur pourpre arrive dans les salles de la province dès le 25 décembre.