Critique de «Ferrari»: Adam Driver et Penélope Cruz, impressionnants Ferrari pour Michael Mann

Le grand retour de Michael Mann est placé sous le signe de la vitesse, celui des Ferrari créées par le fondateur de la marque, interprété par Adam Driver.

Dans le cimetière de Modène, en 1957, Enzo Ferrari (Adam Driver) se recueille dans le mausolée renfermant la dépouille de son fils Dino, décédé l’année précédente. Il Commendatore comme il est surnommé a aussi des soucis avec son épouse passionnée et fidèle, Laura (Penélope Cruz, parfaite), qui n’hésite pas à le menacer avec une arme à feu en raison de ses infidélités, de sa double vie avec Lina Lardi (Shailene Woodley au faux accent bien peu convaincant) et de son fils illégitime.



L’acteur Adam Driver, l’interprète d’Enzo Ferrari, lors du tapis rouge de la première du film au Festival international du film de Venise, en août dernier.


MEGA/WENN

Mais le cœur du problème est la situation de l’écurie Ferrari. Au bord de la faillite, celle-ci doit absolument remporter la Mille Miglia, course d’endurance et de vitesse de plus de 1500 km, pour que les commandes de voitures recommencent à affluer.

This terrible joy, cette joie terrible dont parle Adam Driver dans la peau d’Enzo Ferrari, c’est la vitesse, les courses, ces frôlements avec la mort qui donnent l’impression d’être plus vivant que les vivants. Ancien pilote lui-même, Ferrari ne rêve que de mettre ses bolides au logo du cheval noir cabré sur fond jaune en haut de tous les podiums.

Du haut de son 1,98 m, Adam Driver donne à Enzo Ferrari des allures de géant aux épaules carrées et au ventre proéminent entre les bretelles qui retiennent son pantalon. Cheveux argentés plaqués en arrière, lunettes de soleil vissées sur les yeux, l’homme est sévère et inébranlable dans sa résolution.

Michael Mann, dont le Ennemis publics (2009) avec Johnny Depp souffrait d’un manque de cohésion, tombe ici dans la même embûche. Si l’on découvre, éberlué, un épisode de la vie d’un homme dont on ignore tout et que les performances d’Adam Driver et de Penélope Cruz impressionnent, il est par contre bien difficile d’imaginer le père de l’écurie automobile au rouge flamboyant comme un homme de chair et de sang.

Ferrari vrombit dans les salles de cinéma dès le 25 décembre

Note: 4 sur 5