Pour George Clooney, «le pays n’a pas été aussi en colère depuis la guerre de Sécession»

George Clooney est un réalisateur bien discret. Trop même, diront certains. Car sur l’estrade de la conférence de presse de Ils étaient un seul homme, son nouveau film, il s’assied au deuxième rang, derrière ses acteurs principaux, Callum Turner et Joel Edgerton.

C’est à eux et à Grant Heslov, son producteur et ami de longue date, qu’il laisse volontiers la parole, préférant répondre par d’habituelles boutades au sérieux des questions des journalistes. Car George Clooney n’aime pas être sur le devant de la scène. L’acteur de 62 ans dont la vie privée avec son épouse, Amal, et leurs deux enfants, Ella et Alexander, fait régulièrement la une des magazines à potins, se tient bien loin des flashs des paparazzis et autres chasseurs de primeurs plus ou moins vraies.



George Clooney et sa femme Amal Clooney lors de la première du film «Ils étaient un seul homme» («The Boys in the Boat») le 11 décembre à Beverly Hills, en Californie.


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Mais s’il y a bien une occasion pour laquelle George Clooney sort de sa demeure britannique ou de sa villa italienne, c’est pour promouvoir les films qu’il réalise ou dans lesquels il joue. Dans Ils étaient un seul homme, dont le scénario a été écrit par Mark L. Smith (on lui doit aussi celui de Minuit dans l’univers, de et avec Clooney), le cinéaste se penche sur le destin exceptionnel de l’équipe d’aviron de l’Université de Washington qui a représenté les États-Unis lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, ouverts par Adolf Hitler.

Un tournage complexe

Parmi les jeunes sportifs entraînés par Al Ulbrickson (Joel Edgerton), Joe Rantz (Callum Turner) se démarque, l’étudiant ayant eu une enfance miséreuse après avoir été mis dehors de chez lui à l’âge de 13 ans. Histoire vraie ayant fait l’objet d’un livre écrit par Daniel James Brown, Ils étaient un seul homme se déroule pendant la grande dépression des années 1930, les étudiants apprenant l’aviron afin de rester à l’université puisqu’ils n’ont pas de quoi en payer les frais.


George Clooney sur le plateau de tournage de «Ils étaient un seul homme».


L’acteur Callum Turner à la première du film à Beverly Hills le 11 décembre.


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«Ils n’avaient même pas de quoi manger, ces étudiants étaient bûcherons! Il faut se souvenir qu’à l’époque, l’État de Washington était inconnu du grand public et que l’université puisse avoir une équipe d’aviron, un sport réservé aux établissements prestigieux, était exceptionnel», de souligner George Clooney lors de la conférence de presse à l’occasion de la présentation du film aux médias et à laquelle l’Agence QMI a participé.

L’une des difficultés auxquelles George Clooney a dû faire face sur le plateau a été le défi de filmer ce sport, fort populaire au début du siècle dernier. «Ce n’est pas évident du tout, car on ne peut pas voir la vitesse du bateau à l’écran. Nous avons été obligés de trouver des manières différentes de filmer afin de rendre l’aviron énergique et intéressant. Nous ne pouvions pas filmer de près, sinon le bateau se renversait. Nous avons donc tourné de loin, en utilisant des lentilles.»

Le secret de l’aviron est la synchronisation parfaite des neuf rameurs du bateau… un élément qu’il a fallu également obtenir de la part des comédiens.


George Clooney sur le plateau de tournage de «Ils étaient un seul homme».


L’acteur Joel Edgerton a aussi défilé sur le tapis rouge lors de la première du 11 décembre en Californie.


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«Nous avons commencé à nous entraîner en plein mois de février, sous la neige, sans jamais avoir touché un aviron de notre vie», a confié ainsi Callum Turner en se rappelant les défis du tournage de ce drame sportif.

«Après trois semaines, nous nous étions améliorés et George est venu nous rendre visite. Je pouvais voir la peur derrière son sourire. Non seulement nous devions apprendre à ramer, mais nous devions surtout être à l’unisson, ce qui est le plus complexe de ce sport.»

Pour George Clooney et les acteurs, l’un des messages centraux de Ils étaient un seul homme est l’espoir ainsi que la nécessité de la collaboration collective. «Le pays n’a pas été aussi en colère depuis la guerre de Sécession», constate-t-il.

Ils étaient un seul homme prend l’affiche dans les salles de cinéma de la province le 25 décembre.