Critique de «La griffe de fer»: une histoire tragique parce que véridique

Signé par Sean Durkin et mettant en vedette Zac Efron, Lily James, Maura Tierney et Jeremy Allen White, le film La griffe de fer suit les Von Erich, une famille de lutteurs qui a dominé ce sport pendant des années.

Les Von Erich ont véritablement existé. Cette dynastie a régné sur la lutte durant plusieurs décennies, le père Fritz (Holt McCallany) ayant notamment «inventé» sa prise célèbre de «la griffe de fer». Et le patriarche est pétri d’ambition pour ses fils, qu’il pousse à performer dans le ring, qu’ils soient d’accord ou pas, malades ou pas, capables ou pas. Ainsi, Lance (Maxwell Jacob Friedman), David (Harris Dickinson), Kerry (Jeremy Allen White) et Kevin (Zac Efron) iront combattre sous les applaudissements de la foule, mais à quel prix?

Pas de doute, l’histoire est tragique parce que véridique. La famille Von Erich – de son vrai nom Adkisson – a payé un trop lourd tribut, tous les fils ayant vu leur vie stoppée ou gâchée par ce sport, dont la violence est examinée par Sean Durkin.

Ce qui frappe (le mauvais jeu de mots est involontaire)? Le corps de Zac Efron. L’ancien sexe-symbole de High School Musical et l’excellent danseur du Maître de la scène est devenu une espèce de Hulk à la mâchoire carrée, sans aucune grâce ni finesse de mouvements. L’acteur s’est entraîné comme un damné pour être aussi ressemblant et aussi convaincant que possible. Les coups pleuvent, claquent. La chair orangée et huilée brille sous les projecteurs. Accidents, suicide, dépendances… La rançon de la gloire a décimé les Von Erich qui, sous la férule dictatoriale de leur père, sont montés sur le ring comme des veaux à l’abattoir.



L’acteur américain Zac Efron lors du dévoilement de son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, en Californie, le 11 décembre 2023.


(Photo by TOMMASO BODDI / AFP)

Sean Durkin nous avait éblouis avec son Martha Marcy May Marlene qui, en 2011, présentait Elizabeth Olsen au monde entier. Son Le nid, en 2020, avait un peu moins impressionné, et La griffe de fer est une autre plongée vers le bas. En effet, le cinéaste et scénariste a du mal à structurer son histoire et il ne suffit pas de lister les catastrophes et les matchs pour que le long métrage fonctionne. Le visage de Maura Tierney a beau illustrer le désespoir maternel, celui de Lily James, l’amour conjugal, et celui de Zac Efron, la résignation stoïque, le tout n’émeut pas, comme si le cinéphile se trouvait constamment en position de simple spectateur, sans pouvoir s’identifier aux protagonistes.stes.

La griffe de fer fait le coup de poing dans les salles de la province dès le 22 décembre.

Note: 3 sur 5